© 1985 Tyern Mahé de Berdouaré.
Société Portugaise des Auteurs.
XXX
SISYPHE.
Pseudo-Sonnet
Vous me voyez à table au Café, mais sachez
Qu'en ce moment précis j'en fais trop pour un homme.
Non qu'il soit fatigant de boire un jus de pomme,
Mais je roule en secret tel Sisiphe un rocher.
Je sanglote sans bruit en vous cachant mes pleurs,
Car d'avance je vois les cendres de ma vie
Et l'œuvre de mes mains détruite par l'envie
Et mon corps se ployer sous les ans de douleurs.
Je n'aurai plus alors que des spectres d'amis,
Hommes que je vis grands, enchaînés et soumis;
Ma compagne aura fui car c'était ma jeunesse.
Et je me vois devant la Mort avec sa faux
Demandant au bon Prêtre à l'ultime confesse
Pour quel crime on m'envoie ainsi à l'échafaud.
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