XXV
TABLEAU VAIN.
Tache violette et mauve imperceptiblement,
Lumière de la vie aux lambeaux ténébreux,
Une barque sur l'eau avance lentement
Comme glisse le temps aux enfers douloureux.
Tache émeraude et sombre, extase fugitive,
Spectrale symphonie, abominablement,
Chant de pleureuse en deuil allant le long des rives
À l'éveil des frissons de ce glacial néant.
L'eau, miroir du tableau, reflet d'impénitents.
La forme vit encor, la forme de la terre.
C'est là qu'il a sombré, sombré mystiquement,
Et le poète a vu, dès lors il peut se taire.
C'est un gouffre profond où les voix se répondent
En un cantique amer de vains gémissements,
Où l'esprit, où les corps, où les sons se confondent,
Ce n'est que le début de nos bannissements.
Tache d'une âme en peine abîmée au chaos,
Un poète effaré perçoit infiniment
Ce qu'il a dit parfois dans ses vers les plus beaux
Et qu'il a voulu vivre inaccessiblement.
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