mardi 31 décembre 2013

J’eusse tant aimé que tu visses... - POÉSIES III -

Extrait du livre III de poésies
À Myriam, jour des morts 2010
J’eusse tant aimé que tu visses...
I
J’eusse tant aimé que tu visses,
Ma femme à la peau d’écrevisse,
Ma femme libre de tout vice,
Ma femme, mon cœur, ma complice,
Ma femme unique spectatrice
De mes plaisirs, de mes supplices,
Ma femme collaboratrice,
Objet de sublimes délices.
II
Comme cette nuit elle est douce
La lune qui n’est pas très rousse,
Plutôt quartier de pamplemousse,
Plutôt néon dedans un pouce,
Comme des aulx, rien qu’une gousse,
Lune qui s’étiolle et repousse
En l’air comme bulle de mousse,
Lune qui m’entend quand je tousse.

III
Elle me fait penser à toi,
La lune là à cet endroit,
Avec le château plus en bas.
Pas un nuage ne se voit.
Étoiles qu’on ne compte pas,
Dites-moi ce que je fais là.
La mort est douce quand on croit:
C’est une audience avec son Roi.
IV
Et je m’assieds sur la terrasse,
D’où l’on voit le château en face.
Là-haut c’est sûr y’a de l’espace, 
Et lentement tout se déplace
Comme une grande armoire à glace.
Papa, Maman, copains de classe,
Qui savez comment  ça se passe,
Priez que Dieu tous nous embrasse.
V
Pourquoi ne me parles-tu pas?
Ou serais-tu  en cet endroit
Où l’on brûle alors qu’on a froid?
Ai-je prié comme l’on doit?
Tous ils me reprochent ma foi,
On me l’a dit combien de fois,
Non mais tu es bouché ou quoi?

J’an ai marre , O Dieu, prenez-moi.

Tyern Mahé de Berdouaré

jeudi 26 décembre 2013

Peut-être que mes mots … ( poème à x... ) - POÉSIES III -


 Peut-être que mes mots … (poème à x...)

Peut-être que mes mots et ma façon de faire
T’amènent à penser que ton corps m’indiffère
Tandis que tu sens bien concernant ton esprit
Qu’il aura toujours eu à mes yeux un grand prix.

Je veux donc aujourd’hui éclairer ta lanterne
Avant que mes drapeaux ne se mettent en berne
Et te dire que loin de m’être en aversion
Je ressens pour ton corps une grande affection.

Si je n’en parlais pas, c’est que tu étais prise
Et je ne voulais pas nuire à tes entreprises.
Et ceci tout au long des jours, des mois, des ans.
À quoi bon en parler, c’est trop tard maintenant.

J’aime beaucoup tes yeux, ton sourire, ta bouche,
J’aime beaucoup tes mains, trop pour que je les touche.
Comment expliques-tu que parmi des milliers
De visages jamais je ne t’ai oublié ?

Voilà ce qu’il fallait dire, belle Madame ;
Heureux l’homme qui te prend dans ses bras, ô femme !
Si quelque chose un jour doit m’éloigner de toi
Ce ne sera donc pas ton physique, crois-moi.


fin

Tyern Mahé de Berdouaré