VIVRE TOUJOURS D'AMOUR ... pp. 26 à 28 - poésies I -

Pages 26 à 28 de mon livre de poésies VIVRE TOUJOURS D'AMOUR fait à compte d'auteur en 1985:
© 1985 Tyern Mahé de Berdouaré.
               Société Portugaise des Auteurs.
TYERN
MAHÉ de BERDOUARÉ
VIVRE TOUJOURS D'AMOUR ...
MOI
— Je sais qu'un croyant doit constamment se réjouir,
Son cœur doit s'épanouir,
Non pas en se gorgeant d'espérances suspectes
Comme en certaines sectes,
Mais parce qu'il a plus, même pécheur, qu'un Roi,
En possédant la foi;
Que le Ciel est un lieu où le cœur se dilate
Car la joie y éclate;
Qu'on possède déjà, si notre cœur est pur,
Les arrhes de l'azur;
Qu'on dit avec raison lorsqu'on voit un Saint triste:
« C'est un Saint arriviste! »,
Mais tu sais, aujourd'hui, pour ne rien te cacher,
Sans vouloir te fâcher,
Comme je terminais ma marche rétrograde
De plus de deux décades,
Mon esprit tout-à-coup s'affligea en voyant:
Maison du Temps d'Avant!

6
Maintenant que je me domine,
Que je suis maître de ma mine,
Je vais pouvoir m'entretenir

p. 27

Du temps qui ne peut revenir:
C'est celui-là que j'intitule
En initiales majuscules,
Je viens de vous dire comment
Sept ou huit vers auparavant.
Ensuite je prendrai ma plume
Pour, entre nous, parler de la

MAISON DU TEMPS D'APRÈS LES BRUMES

Et d'autres choses que l' île a.

Mon île, elle tient dans ma poche,
J'en mets trente dans ma saccoche;
Mon île, on l'ouvre entre les mains,
Elle nourrit ceux qui ont faim;
Mon île, est là qui vous accueille;
Mon île, tient sur quelques feuilles;
Mon île, vous l'avez compris,
C'est tout simplement mes écrits!

Aussi décrirai-ne en ces pages
La flore et divers paysages,

P. 28

La faune et ma course au trésor,
Et nous partagerons mon or.

Vous n'en saurez pas davantage:
Je pense qu'ainsi c'est plus sage!

Quand vous aurez fini mes vers,
Vous n'aurez qu'à lire à l'envers ...

VIVRE TOUJOURS D'AMOUR... pp. 24 et 25 - poésies I -

Pages 24, 25 de mon livre de poésies VIVRE TOUJOURS D'AMOUR fait à compte d'auteur en 1985:
© 1985 Tyern Mahé de Berdouaré.
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MAHÉ de BERDOUARÉ
VIVRE TOUJOURS D'AMOUR ...

Le mieux serait de faire un plan!
À l'Ouest Port-Grand, Sud-Ouest la plage
Dite des Rouges Coquillages,
Port-Sud au Sud, Port-Est à l'Est,
( Que j'ai jumelé avec Brest )
Port-Nord au Nord. Ça ne révèle
( D'après les noms dont ils s'appellent )
Pas un grand effort du cerveau
Mais ma précision de nouveau!

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À trois cents mètres de ma chambre,
Par le chemin dit des gingembres,
( On dirait que c'est fait exprès
Pour la rime et pourtant, c'est vrai:
Dès le premier jour sur mon île,
Écrit à l'encre indélébile,
Ce chemin-ci, je ne vous mens
Porta le nom d'un condiment! )
Sur le côté Est, ça serpente,
C'est en montée et puis en pente ...

Et l'on tombe finalement
Sur la Maison du Temps d'Avant.

Page 25

Je n'aborde jamais sans larmes
Cette Maison pleine de charmes,
Mais je ne veux plus l'habiter;
Laissez-moi vous la présenter!

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Mais ma femme s'en vient si près de mon épaule
Que sa robe me frôle:
— Dis-moi, mon cher époux, mon mari bien-aimé,
Je te vois animé,
Peut-on savoir pourquoi les traits de ta figure
Ont pris si grave allure?
Quelle pensée a pu pénétrer dans ton cœur,
Quel oiseau de malheur
Est venu traverser d'un coup d'aile la pièce

Mettant fin à ta liesse?
Lorsque je t'ai quitté pour faire le repas,
Tu ne t'en faisais pas,
Tu chantais des airs gais en tapotant ta lyre,
J'en avais le sourire.
Dis-moi, mon tendre ami au cœur si délicat,
Devons-nous faire cas
Du brusque changement qui durcit ce visage,
Où n'est-ce qu'un passage?

VIVRE TOUJOURS D'AMOUR... pp. 22 et 23 - poésies I -

Pages 22, 23 de mon livre de poésies VIVRE TOUJOURS D'AMOUR fait à compte d'auteur en 1985:
© 1985 Tyern Mahé de Berdouaré.
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MAHÉ de BERDOUARÉ
VIVRE TOUJOURS D'AMOUR ...

Bien avant que je m'y installe,
L'un est au Sud, l'un est au Nord,
L'autre là où le soleil sort:
Es-tu de ceux que rien n'étonne
De tout ce qui nous environne?

Pour moi, cette disposition
C'est le chant de la Création.
Si l'on met de côté ces anses,
Sur toute la circonférence
( Car mon ilôt est presque rond
Comme un genre de potiron )
Ce n'est que sable, sable et sable
( Moi, je trouve ça formidable! )
D'or quand se lève le soleil,
Violet quand le ciel est vermeil.

Étant parti vers les dix heures
De ce qui me sert de demeure
Et ayant atteint le port dit
Du Sud vers environ midi
( C'est-à-dire un quart de la route
Tout en ayant cassé la croûte )
Et le chemin ne changeant pas,
J'en conclus que, gardant le pas,

Page 23

Où mieux multipliant par quatre,
Un jour c'est assez pour abattre
À pied le tour de mon ilôt,
Sauf pour ceux qui marchent dans l'eau.

Une fois de plus preuve est faite
Qu'on peut être exact et poète!
Je connais bien des critiqueurs
Qui n'ont pas mis autant de cœur
À vérifier ce qu'ils avancent,
Disant: « Ça n'a pas d'importance! »...

Bien qu'elle reste autant secrète
Après mille et une retraites,
Mon île vous la connaissez
Déjà un peu, mais pas assez!

Un jour je parlerai des sources,
De son sommeil sous la grande Ourse,
De ses papillons bleus et verts,
De ses orages en hiver.

Mais déjà pour s'y reconnaître
Avec cette forêt de lettres,
Pour ne pas se mettre dedans,

VIVRE TOUJOURS D'AMOUR... p. 21 - poésies I -

Page 21 de mon livre de poésies VIVRE TOUJOURS D'AMOUR fait à compte d'auteur en 1985:
© 1985 Tyern Mahé de Berdouaré.
               Société Portugaise des Auteurs.
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MAHÉ de BERDOUARÉ
VIVRE TOUJOURS D'AMOUR ...

Ce port-là s'appelle Port-Grand,
Pour la raison que l'on comprend;
Il se trouve à l'Ouest de mon île,
Et c'est de là que je m'exile
Avec mon bateau-à-moteur
Quand j'ai trop d'amertume au cœur,
De là que je pars vers le monde
Quand ma tristesse est trop profonde,
Que je prends l'avenue en feu
Si belle sur l'Océan bleu
Que souvent, après quelques milles,
Je retourne à mon domicile.

Et j'en suis d'autant motivé
Que le monde est loin de Yahvé.

Quant aux trois autres ports de reste,
Ils sont de loin bien plus modestes.
Ce sont des sites naturels,
Des anses à l'air irréel;
À peine quelques brouéttées
Auront suffit pour la jetée.
Il semble que le Créateur
Y mit son génie inventeur
D'une façon toute spéciale

VIVRE TOUJOURS D'AMOUR... p. 20 - poésies I -

Page 20 de mon livre de poésies VIVRE TOUJOURS D'AMOUR fait à compte d'auteur en 1985:
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TYERN
MAHÉ de BERDOUARÉ
VIVRE TOUJOURS D'AMOUR ...

De là je m'en allai tout droit,
Mais plus au trot, dès cet endroit,
Prenant la Route Principale
Vers la Maison Épiscopale
Située à deux cents balais
De ce qui me sert de Palais.
Je pénétrai dans la Chapelle
Et mis un cierge à Sainte Adèle.
Puis je quittai vite ce lieu
En prenant congé de mon Dieu
Avec les marques ordinaires
D'adoration dans ma prière.
Enfin je parvins à la plage
Dite des Rouges Coquillages,
Parce que, lorsque le soleil
Se couche, elle a des tons vermeils.

Puis sous le grand soleil qui brille
J'allai dans le sens des aiguilles
Des montres qui en ont encore
Et m'acheminai vers un port.

Ma petite île en compte quatre,
Où les vagues viennent s'abattre,
Sans compter le Port aux Gentianes
Réservé aux aéroplanes.

VIVRE TOUJOURS D'AMOUR... p. 19 - poésies I -

Page 19 de mon livre de poésies VIVRE TOUJOURS D'AMOUR fait à compte d'auteur en 1985:
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MAHÉ de BERDOUARÉ
VIVRE TOUJOURS D'AMOUR ...

Puis en marchant car je suis gros,
Pour voir combien d'heures suffisent,
D'une manière assez précise,
Pour faire à pied de mon îlot
Le tour, et non pas en vélo,
Car j'avais prétendu au cours
De mes vers qu'il fallait un jour!
Veuillez remarquer au passage
Que la vérité nous dégage.
Oui, sans arrêt, cette question
Revenait avec obsession
Battre les murs de ma mémoire:
T'en fais le tour en un jour: voire?
Finalement, n'y tenant plus,
C'est le bon sens qui prévalut.
Je pris donc pour point de repère
Le vieux piano de mon grand-père.
Dès que j'en enlevai la main
Je mis mon compte-temps en train
Et je me mis moi-même en route
Pour me débarrasser du doute.
Lorsque je franchis le perron
Ça ne tournait déjà plus rond.
Mon estomac criait famine:
Il se tut avec deux tartines.

VIVRE TOUJOURS D'AMOUR... p.p. 17 et 18 - poésies I -

Page 17, 18 de mon livre de poésies VIVRE TOUJOURS D'AMOUR fait à compte d'auteur en 1985:
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MAHÉ de BERDOUARÉ
VIVRE TOUJOURS D'AMOUR ...

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Avec tout mon respect, Altesse,
En qui l'on voit tant de noblesse
Dans les traits et dans le maintient,
Venez, profitez de mes biens!

Altesse, selon mon langage,
C'est tous ceux qui lisent mes pages;

J'ai toujours traité comme un Roi
Qui passe un moment avec moi.

Mais en ma langue sibylline,
Altesse aux lèvres de sanguine,
Qu'elle souligne en souriant,
Est la plus belle d'Orient.

Mon Royaume ce n'est qu'une île
Qu'entoure un Océan tranquille
Où je retourne sans arrêt!
Son nom: État Jardin Secret.

Votre Royaume à vous, Altesse,
Permettez-moi cette hardiesse

Page 18

Malgré ses grandes dimensions
Et ses très nombreuses régions,
Avec sa pompe, avec ses fastes,
Auprès du mien n'est pas très vaste;
Même si pour faire le tour
Du mien il ne faille qu'un jour
En marchand sur la plage chaude
( Où parfois quelques requins rôdent!
Mais des requins je n'ai pas peur:
J'ai mon arme anti-prédateur! ).

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Malgré le brouillard et la bise,
Et cet esprit qui me divise,
Un jour de la Saint-Valentin
Je me levai de bon matin,
Vêtu des mollets à la tête
Car je ne mis pas mes chaussettes.

Je pris mon mesureur-de-temps,
Du pain avec des œufs dedans,
Un petit peu d'eau dans ma gourde
Pour qu'elle ne soit pas trop lourde,
Et je partis au petit trot,

VIVRE TOUJOURS D'AMOUR... p. 16 - poésies I -

Page 16 de mon livre de poésies VIVRE TOUJOURS D'AMOUR fait à compte d'auteur en 1985:
© 1985 Tyern Mahé de Berdouaré.
               Société Portugaise des Auteurs.
TYERN
MAHÉ de BERDOUARÉ
VIVRE TOUJOURS D'AMOUR ...

Mais ayant eu de grandes peines
( La dernière n'est pas lointaine ),
J'en ai mis le millième en vers
Où je vous parle à mots couverts.

Lisez-moi, vous qui savez lire,
Car je suis le Prince à la Lyre.
Ce titre, le Ciel étoilé
M'a dit: — Tu ne l'as pas volé,
Les grands de la Littérature
T'ont proclame « Roi d'écriture ! »

Et voici l'un de mes décrets:
« Règne sur ton Jardin Secret »,
Et voici une autre devise:
« Suis ton chemin quoique l'on dise,
« Mais ne sois pas tout-à-fait sourd
« Aux réflexions de ta cour! » ...

Maintenant je vais vous décrire
( Comme je plains ceux qui vont rire! )
Mon Royaume et quelques recoins
Pour vous qui venez de si loin.

VIVRE TOUJOURS D'AMOUR... p. 15 - poésies I -

Page 15 de mon livre de poésies VIVRE TOUJOURS D'AMOUR fait à compte d'auteur en 1985:
© 1985 Tyern Mahé de Berdouaré.
               Société Portugaise des Auteurs.
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MAHÉ de BERDOUARÉ
VIVRE TOUJOURS D'AMOUR ...
I
NI POUR VOUS LÉCHER, NI POUR MORDRE...
I
Ni pour vous lécher, ni pour mordre,
J'ai mis ces poèmes en ordre
En ayant l'espoir qu'ils plairont
Tant à Paris qu'en Aveyron,
Et jusqu'au plus petit village
De l'Amazone anthropophage,
Où, comme chacun de vous sait,
On parle couramment Français.

J'ai peint mes vers de couleurs roses
( Même ceux qu'en noir je compose ),
J'ai peint de couleurs arc-en-ciel
( On prend la mouche avec du miel ),
Je peins le museau de ma Muse
Comme un clown blanc, quand ça m'amuse;
Quoique versifiant de mon mieux
Je ne fus pas toujours sérieux

VIVRE TOUJOURS D'AMOUR... p. 107 - poésies I -

Page 107 de mon livre de poésies VIVRE TOUJOURS D'AMOUR fait à compte d'auteur en 1985:
© 1985 Tyern Mahé de Berdouaré.
               Société Portugaise des Auteurs.
TYERN
MAHÉ de BERDOUARÉ
VIVRE TOUJOURS D'AMOUR ...


LXII.
 POUR VIVRE J'AI VÉCU...
Pseudo-Sonnet

Pour vivre j'ai vécu et même intensément
Sans oublier jamais ni papa ni maman
Et je posais sur tout un regard de tendresse
Aimant sans distinction le riche et la pauvresse.

Pour souffrir j'ai souffert et même abondamment
Et mon corps s'est brisé jusqu'à l'étonnement
Et le sang de mon âme à coulé par averse
Mais j'y trouve aujourd'hui mes titres de noblesse.

Pour pleurer j'ai pleuré et tellement que j'ai
Quelque rapport avec le grand lac du Bourget,
DIEU à fait la vallée et moi je l'ai remplie.

Pour t'aimer je t'aimais au delà du possible
Moi qui fus tour à tour et la flèche et la cible
Et qui de ton amour n'ai connu que la lie.

VIVRE TOUJOURS D'AMOUR... p. 62 - poésies I -

Page 62 de mon livre de poésies VIVRE TOUJOURS D'AMOUR fait à compte d'auteur en 1985:
© 1985 Tyern Mahé de Berdouaré.
               Société Portugaise des Auteurs.
TYERN
MAHÉ de BERDOUARÉ
VIVRE TOUJOURS D'AMOUR ...

CXVIII
DANS L'ÉCLAIR JAILLISSANT ...

FÉE.
Dans l'éclair jaillissant des rêves avortés
Une femme est venue aux éclats blancs et bleus
Qui reposa ses doigts sur mes grands yeux en feu
Tournés vers la fenêtre ouverte aux nuits d'été.

VOIX.
C'est une voix très vieille ou l'appel d'un grand vide...
Les rumeurs du faubourg lointaines se sont tues...
C'est les vastes sommeils au pays des statues...
C'est mon visage à moi, dans le miroir, livide...

CORPS.
Plus lourd que la matière et plus que l'eau fluide,
Je vais faire par cœur, je voulais dire: absent,
Le chemin qui paraît certains jours si limpide
Et d'autres jours couvert d'embûches et de sang.

AILES.
Poète! Marche vers les aubes refusées!
Gâchis des jours noircis de deuil et solitudes!
Sers-toi des ailes pour gagner de l'altitude
Sans regarder en bas, t'en aurais la nausée!