Extrait du livre III de poésies
À Myriam, jour des morts 2010
J’eusse tant aimé que
tu visses...
I
J’eusse tant aimé que tu visses,
Ma femme à la peau d’écrevisse,
Ma femme libre de
tout vice,
Ma femme, mon cœur,
ma complice,
Ma femme unique spectatrice
De mes plaisirs, de mes supplices,
Ma femme collaboratrice,
Objet de sublimes délices.
II
Comme cette nuit
elle est douce
La lune qui n’est pas très rousse,
Plutôt quartier de pamplemousse,
Plutôt néon
dedans un pouce,
Comme des aulx, rien qu’une gousse,
Lune qui s’étiolle et repousse
En l’air comme bulle de mousse,
Lune qui m’entend
quand je tousse.
III
Elle me fait penser à toi,
La lune là à cet
endroit,
Avec le château
plus en bas.
Pas un nuage ne
se voit.
Étoiles qu’on ne compte pas,
Dites-moi ce que je
fais là.
La mort est douce
quand on croit:
C’est une
audience avec son Roi.
IV
Et je m’assieds
sur la terrasse,
D’où l’on voit le
château en face.
Là-haut c’est sûr y’a de l’espace,
Et lentement tout
se déplace
Comme une grande
armoire à glace.
Papa, Maman, copains de classe,
Qui savez
comment ça se passe,
Priez que Dieu
tous nous embrasse.
V
Pourquoi ne me
parles-tu pas?
Ou serais-tu en cet endroit
Où l’on brûle
alors qu’on a froid?
Ai-je prié comme
l’on doit?
Tous ils me reprochent
ma foi,
On me l’a dit combien de fois,
Non mais tu es
bouché ou quoi?
J’an ai marre , O Dieu, prenez-moi.
Tyern Mahé de Berdouaré
Tyern Mahé de Berdouaré
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